Les églises
Nos petites églises rurales ont été et sont encore facteur de lien social. Aucun autre édifice, en effet, ne cristallise autant des moments forts partagés. Elles rythment depuis des siècles les grands passages de la vie des communautés rurales tout en signant les paysages de leurs clochers. Les églises sont dans la vallée de la Sianne les édifices en pierres les plus anciens. Outre leur vocation cultuelle catholique, elle portent en elles le témoignage de la spiritualité et de la ferveur populaire de nos ancêtres. Malgré leur modestes proportions, elles gardent également les traces de savoir-faire artistiques qui épatent encore. Elles méritent donc toute notre attention que nous soyons croyants ou non chrétiens car elles demeurent pour beaucoup de personnes un emblème d’identité locale.
L’église Saint-Nicolas, construite au 12ème siècle, était selon les spécialistes de l’archéologie le type parfait du roman auvergnat. Si l’édifice a beaucoup été transformé et subit les assauts du temps, il conserve des éléments architecturaux romans d’origine comme le choeur, la coupole sur pendentifs et l’abside. Sa restauration complète lui a redonné tout son éclat a l’intérieur comme à l’extérieur.
La modeste église Notre-Dame de l’Assomption à Laurie, lieu multicentenaire de pèlerinage à la Vierge a plusieurs particularités : une forme originale car elle comporte deux nefs, des peintures de la fin du 19ème siècle sur les murs, une façade aux pierres volcaniques rougeâtres et un beau mobilier.
La construction de l’église primitive date de la fin du XIIème siècle. Suivant la règle généralement admise pour les églises, elle est orientée de l’est à l’uuest et le choeur se trouve placé côté de l’orient.
L’église a une forme originale pour la région puisqu’elle comporte deux nefs parallèles terminées à leurs extrémités par des murs droits. Les murs extérieurs, très épais car ils supportaient autrefois une lourde couverture en lauzes, sont caractérisés par une teinte rougeâtre qui s’explique par les pierres utilisées issues de la dernière période d’activité des volcans de la région.
Le clocher de type carré sans originalité particulière, comprend une tour montée en dehors de l’église dans toute sa hauteur.
Comme la plupart des églises de Haute-Auvergne, elle fit l’objet au 19ème siècle d’une fiche descriptive établie par un grand spécialiste de l’art roman, Monsieur de Rochemonteix. Il considérait l’église de Laurie comme un édifice « intéressant par la forme rectangulaire de ses chevets, par ses deux nefs parallèles et ses archivoltes murales reposant sur des colonnettes dégagées ».
Après avoir été laissée sans entretien pendant la période révolutionnaire, une partie de l’église s’écroula peu avant 1800, sauf le chevet sur lequel s’appuyait le retable et la nef du côté nord où se trouvait la statue de la Vierge. En Juillet 1803, la municipalité de Laurie établit une imposition extraordinaire pour entreprendre les travaux. Une inscription au-dessus de la porte d’entrée rappelle la fin de la reconstruction en 1809. Sept colonnes romanes furent réemployées avec leurs bases et leurs chapiteaux. Ce qui restait de la décoration intérieure de la chapelle romane primitive disparut.
Par la suite, de nouveaux travaux de restauration furent entrepris afin d’embellir le sanctuaire. Vers l’année 1860, le sol de l’église fut recouvert d’un pavage en pierre volcanique. Durant les travaux, on découvrit que la source qui alimentait la fontaine publique passait sous l’église, la traversant en diagonale. Un peu plus tard, on dégagea le mur nord directement appuyé à la terre ce qui occasionnait beaucoup d’humidité, en pratiquant une tranchée de deux mètres de large. A une date inconnue, on avait préféré monter un mur disgracieux à l’intérieur de l’église pour éviter les infiltrations. Il fut abattu et l’on redécouvrit de merveilleux chapiteaux historiés. La nef romane retrouvait son aspect d’origine.
Les dernières restaurations de l’église ont eu lieu au début des années 1950.
La petite église de Lussaud, église paroissiale avant le rattachement de la commune à Laurie en 1836 qui marque encore bien le territoire central du hameau a été fortement remanié au 19ème siècle alors qu’elle était en très mauvais état.
Le village situé au bord du Cézallier entre Laurie et Anzat-le-Luguet fut une paroisse dès 1185 et dépendait de l’Abbaye de Blesle avant d’être rattachée à la paroisse de la commune de Laurie en 1836 par une ordonnance royale.
Ce village avait son seigneur, les Comtes de Lusseaud et leur château non loin de l’église primitive qui leur servait de chapelle et dans laquelle furent inhumés jusqu’en 1785 tous les membres de la famille de Lusseaud.. Une pierre de l’allée centrale porte encore l’inscription GL.
L’église actuelle fortement remaniée dans la dernière moitié du 19ème siècle fait 13 mètres de long et 7 mètres de large. Elle forme une simple nef avec sur chaque coté deux renfoncements formant chapelles-autels comme le montre le cadastre Napoléonien de 1840.
Le choeur en forme d’abside coiffée d’une voûte en demi coupole est éclairé par trois ouverture avec arc en plein cintre de style roman, rehaussées par un décor peint. Les verrières des deux côtés sont des grisailles. La verrière du centre derrière l’autel est un vitrail coloré.
L’abside bénéficie depuis les rénovations de la fin du 19ème siècle d’un décor peint : la voûte en bleue étoilée, le mur couleur crème parsemé de petites fleurs rouges et bleues. Deux colonnes peintes de style corinthien encadrent le choeur qui est clôturé par une grille de communion en fer forgé avec ouverture centrale à deux battants et rampe en bois.
Le sol est couvert d’un dallage en pierre en opus romain assemblé avec des joints. Ce dallage traditionnel orthogonal est obtenu par l’assemblage d’un module de trois dalles en pierre qui forment un motif répétitif.
Les toitures de la nef et du clocher sont couvertes en lauze posée en écaille de poisson et clouée avec des pointes directement sur la charpente du 19ème siècle.
Des travaux demandés par l’Evêque de Saint-Flour
Lors des rénovations du 19ème siècle, l’intérieur de l’église a bénéficié d’un nouveau décor mural et d’un autel néo-gothique en marbre blanc, la construction côté sud d’une petite sacristie dans le jardin du presbytère, d’une charpente recouvrant la voûte de la nef.
Tous ces travaux font suite à la visite pastorale à Lussaud le 21 avril 1842 de l’évêque du Diocèse de Saint-Flour Monseigneur de Margueyrite qui a demandé le 6 septembre de la même année la construction d’une sacristie sur laquelle pourrait être reconstruit le clocher comme au bourg de Laurie à quelques kilomètres de là.
Préoccupé par le mauvais état de l’ensemble de l’édifice, l’évêque demanda au ministre des cultes des réparations urgentes, notamment une charpente à la toiture pour garantir la voûte de l’humidité. L’église était semble-t-il couverte en tuiles reposant directement sur la voûte avec une couche d’argile.
En 1861 seulement des travaux sur la nef seront entrepris. Le linteau de pierre situé au-dessus de la porte d’entrée de l’église porte la date de 1862 et indique donc que l’édifice a été presque reconstruit.
L’église saint Léger de Molèdes est un édifice roman agrandi au XVIème et au XIXème siècle. Elle a été inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques par arrêté du 9 juin 1992.
L’église saint Léger de Molèdes a bénéficié durant trois ans d’importants travaux de restauration sous la direction des Monuments historiques. Le résultat est particulièrement saisissant. La restauration de l’intérieur de l’église lui a redonné son éclat d’antan.
Inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques le 9 juin 1992, l’église romane Saint-Léger, agrandie au XVIème et au XIXème siècle, avait un besoin urgent de travaux pour assurer son avenir. Elle a retrouvé son éclat d’antan après trois années d’importants travaux à l’intérieur comme à l’extérieur.
Les réparations ont concerné le dégagement et la mise en valeur des décors peints anciens, la remise en état du mobilier, des vitraux et de l’électricité et de l’installation d’un système de chauffage électrique.
Conjointement à ces travaux, la restauration totale du retable et des statues polychromes des XVIIème et XVIIIème siècles à pu être réalisée.
C’est ainsi que le retable de la crucifixion a retrouvé ses couleurs d’origine et sa toile peinte centrale. Il avait été mutilé à la fin du 19ème siècle par le percement d’une baie ayant eu pour conséquence l’enlèvement de la peinture centrale.
Cette peinture du "calvaire" a été providentiellement retrouvée cachée derrière l’escalier de la tribune. Restaurée elle aussi, elle a repris sa place au milieu du retable désormais complet, et redonnant tout son sens à cette oeuvre populaire du 17ème siècle.
Restaurations extérieures
L’escalier extérieur du clocher a été reconstruit avec la mise en place d’une étanchéité et d’une sécurité pour l’accès au clocher et à ses cloches. Les abats-son et le beffroi des cloches ont également bénéficié d’une restauration.
Le montant des travaux pour le gros oeuvre s’est finalement élevé à 255 710 euros et celui du mobilier à 76 005 euros. Le financement s’est réparti entre l’’Etat, la Région, le Département et la commune et l’aide de la Réserve parlementaire de monsieur Alain Marleix, député.
Fiche de présentation de l’église en préparation
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Triste destin pour la flèche du clocher élevée en 1894 démolie en 2012
L’église actuelle a été construite durant les années 1861-1862 sur l’emplacement d’une église primitive. Cet ancien édifice roman était en très mauvais état menaçant même de s’écrouler. Il fallait aussi faire face à l’augmentation de la population de la commune.
Un document de 1637 relatif aux fondations faites par le seigneur local en faveur des prêtres de la communauté paroissiale signale une église « collégiale et paroissiale dédiée à Saint Cirgue ». De cette ancienne église il ne reste plus aujourd’hui que les deux chapelles latérales, signalées comme une augmentation de l’église existante.
Selon le document la première chapelle aurait été construite en 1437 par les soins de Béraud de Léotoing, seigneur de Charmensac. La seconde chapelle aurait été érigée en 1602 par Robert de Léotoing, seigneur de Charmensac et par son épouse Madeleine de Serre Lou. Ils lui donnèrent pour patron Saint Laurent.
Ces chapelles ont été quelque peu modifiées lors de la construction de la nouvelle église en 1861-1862. Toutefois, leur aspect tranche avec la majeur partie de l’église actuelle.
Les deux chapelles qui se font face s’ouvrent dans l’église par deux arcades en ogive. Elles mesurent sept mètres de long sur trois mètres de large.
L’église actuelle saint Laurent a été construite sur l’emplacement de l’église primitive durant les années 1861 et 1862. Les raisons de la construction d’un nouvel édifice sont expliquées dans une délibération du Conseil de Fabrique du 18 janvier 1846. Cette église « présentait de l’intérêt au point de vue de l’art, mais était devenue trop petite par suite de l’accroissement de la population… », précise le texte.
Dans les délibérations des années suivantes, entre 1846 et 1861, il est indiqué que l’église était en très mauvais état et menaçait même de s’écrouler. Pour ces raisons, une nouvelle construction fut décidée et longuement préparée à la fois par le Conseil de Fabrique et le Conseil Municipal.
C’est la commune de Charmensac qui prit à sa charge la construction de la nouvelle église, mais s’assura toutefois du concours financier de la Fabrique qui donna toutes ses économies et quelques legs faits par des paroissiens dans ce but. La municipalité obtint une aide de l’Etat. Les sommes recueillies s’élevèrent à environ 16000 francs de l’époque.
Tous les transports des matériaux pour l’église et le clocher furent assurés par la population qui donna également en grande partie les fournitures comme le bois, les pierres, les tuiles…
Pour l’ornementation et l’ameublement du nouvel édifice il fallu trouver d’autres ressources L’architecte fut l’Abbé Magne, alors curé de Saint-Victor de Massiac. Il participa à la restauration et à la construction d’un grand nombre d’églises du Diocèse de Saint-Flour pendant la seconde moitié du 19ème siècle.L’église fut solennellement bénie par Monseigneur de Pompignac
Pour la reconstruction du bâtiment on employa de la pierre du pays provenant en grande partie des petites carrières du hameau du Bru. La pierre de taille employée pour les ouvertures ouvertures provient également de ces petites carrières, complétées par des pierres de la région et des ruines de l’ancien château seigneurial.
L’église forme un vaisseau sur lequel sont appuyés de chaque côté les deux chapelles et deux sacristies. Les murs sont soutenus à l’extérieur par des contreforts. Le chœur se termine par un pan coupé.
Le portail est de style gothique. Le clocher carré domine la porte d’entrée. La nef mesure 12 mètres de long sur 4,50 mètres de large. La voûte culmine à 6,50 mètre. Le chœur a une profondeur de 6mètres par 4,50 de large.
Dégradée par le temps et l’humidité, l’église saint Laurent avait besoin de sérieux travaux de rénovation qui ont été effectués de 2002 à 2007. Pour un beau résultat.
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Le 8 septembre 2007, Bruno Grua, Evêque du Diocèse de Saint-Flour à inauguré officiellement les restaurations de l’église saint Laurent. Depuis sa construction au 19ème siècle sur l’emplacement d’une église plus ancienne, l’édifice souffrait d’une humidité constante qui avait fini par endommager les décors peints de style néo-roman ainsi que certaines structures.
Des travaux très importants ont été entrepris pour assainir les fondations du bâtiment, puis reprendre l’ensemble des murs et une partie de la charpente. Parralèlement les enduits intérieur ont été refaits ainsi que la restauration des décors peints plus que centenaires, et la refection des autels des chapelles latérales.
Grâce la volonté du Conseil Municipal et de son maire monsieur Roger Merle, soutenu par l’Association des amis de l’église créée pour la circonstance, les travaux ont démarré en 2002 pour se terminer en 2007.
Le coût des travaux de 125 000 euros a été couvert par les subventions de l’Etat (DGE), du Département (FEC), de la réserve parlementaire de monsieur Alain Marleix, député et Conseiller général, auxquels sont venus s’ajouter 16.000 euros provenant des collectes et actions de l’Association des amis de l’église.
PATRIMOINE
L’eau
Les moulins de la vallée de la Sianne
Les passerelles primitives sur la Sianne
Les moulins de communautés villageoises
Le pays
Les Activités
L’estive sur le Cézallier Cantalien
Vie agricole : le temps des moissons (3)
L’usage du feu dans la maison traditionnelle
Le Bâti
Les symboles sur le bâti ancien
Les petits bâtiments d’élevage
Les toitures du Cézallier cantalien