Les murets en pierre sèche
Héritage d’un monde rural ancestral, ce type de limitation des parcelles et des propriétés protégeait à la fois le bétail et les cultures.
Aujourd’hui encore, malgré les remembrements qui ont transformé les paysages, les murets de pierres sèches ont laissé l’espace agricole en un patchwork de pièces et de morceaux dérisoirement petits parfois. Sur les plateaux proches de la vallée de la Sianne peu de haies sur un talus bordant un fossé ou un chemin creux, mais uniquement de la pierre.
Une multitude de petites parcelles sont enfermées dans un mur en pierre sèche
Les plateaux de La Bouseloeuf entre les hameaux de La Rochette, La Bastide, Serre (Auriac-l’Eglise) et Le Bru (Charmensac), comme sur le plateau du Montignat (Blesle, Saint-Etienne-sur-Blesle) de très longs tas de pierres amoncelées, clôturent les parcelles constituées pour la plupart à la période gallo-romaine. Les épierrements sont le résultat de siècles d’accumulation qui ont transformé les modestes murets des origines en de formidables remparts.
Les kilomètres de murets encore en état qui sillonnent le territoire de la vallée de la Sianne sont impressionnants. Ces murs de faible hauteur, éprouvés par le temps, gardent toujours leur fonction de clôture, même-ci, ici comme ailleurs, les fils électriques sont de plus en plus nombreux pour retenir les animaux.
La pierre sèche est partout, mais lorsqu’elle est soigneusement empilée pour former de longs murs, on comprend alors que c’est tout un art populaire qui s’est manifesté durant plusieurs siècles.
.
Un labyrinthe de murs pour séparer les parcelles
En de nombreux endroits de la vallée de la Sianne, l’espace est découpé par des kilomètres de clôtures en pierre sèche. Ces murs, montés patiemment de génération en génération, sont en général de faible hauteur et forment par endroit un véritable labyrinthe protecteur.
Les murs en pierre sèche sont particulièrement nombreux sur le plateau de La Bastide (Auriac-l’Eglise), Jureuge (Laurie) et Le Montignat (Blesle).
Héritage d’un monde rural ancestral, ce type de limitation des parcelles et des propriétés protégeait aussi le bétail et les cultures.
Pour mettre en valeur des terres ingrates, les paysans se sont heurtés à la pierre affleurante qui devait être ôtée lors des labourages. Ces pierres sans cesse ramassées, venaient renforcer les murets sur les bords des parcelles.
Aujourd’hui éprouvée par le temps et les moyens mécaniques modernes, malmenés par les intempéries et le manque d’attention, les murs en pierre sèche témoignent des efforts réalisés pour mettre en valeur un environnement vital pour l’homme. Ils nous parlent des bergers et des paysans, des pratiques agropastorales ancestrales, d’exigences imposés par le relief.
Se promener sur nos plateaux d’altitude couvert de murets en pierre sèche, c’est l’assurance de plonger dans la vérité du monde rural quand la pierre était à la fois un obstacle mais également indispensable.
Les amas d’épierrages sont très nombreux dans les zones de plaine où de terrasses. Ce sont pour la plupart de simples tas à l’extrémité des champs, sur les rebords des plateaux. Ils sont les témoins de l’épierrage intensif des terres de la vallée de la Sianne depuis des temps très reculés.
Devant ces tas de pierres encore observables ici et là, on peut facilement imaginer les bergers ou vachers tuant le temps en gardant les troupeaux, et les paysans durant la mauvaise saison extirpant patiemment les pierres pour rendre les terres receptives à la culture et propices aux pâtures.
Les amas de pierres ont donc une histoire, celle du labeur quotidien des populations d’autrefois.
Sur le versant oriental du Cézallier les murs en pierre sèche se comptent par centaines de kilomètres. La restauration de ce patrimoine fait l’objet de stages qui font découvrir des techniques et des savoir-faire. Les stagiaires muraillers sont formés au maniement de l’outillage. Ils reçoivent des notions essentielles de la construction en pierre sèche.
PATRIMOINE
L’eau
Les moulins de la vallée de la Sianne
Les passerelles primitives sur la Sianne
Les moulins de communautés villageoises
Le pays
Les Activités
L’estive sur le Cézallier Cantalien
Vie agricole : le temps des moissons (3)
L’usage du feu dans la maison traditionnelle
Le Bâti
Les symboles sur le bâti ancien
Les petits bâtiments d’élevage
Les toitures du Cézallier cantalien