Les retenues à travers la Sianne
Sur le cours de la Sianne dans sa partie du fond de vallée, des retenues (pillières) ont été construites principalement de la fin du 19ème siècle au milieu du XXème. Ces barrages à travers la rivière permettaient des amenées d’eau pour le fonctionnement des divers moulins sur la Sianne. Ces retenues sont pour la plupart encore visibles malgré la cessation d’activité de la molinologie dans la vallée depuis plusieurs décennies. Des aménagements pour laissez-passer les saumons sont en cours. Mais la principale retenue sur la Sianne est constitué par un barrage près du hameau de la Terrisse et qui forme un lac de plus de 7ha.
Le lac situé à proximité du hameau de la Terrisse sur la commune de Vèze (Cantal) ralenti momentanément le cours de la rivière Sianne affluent de l’Allagnon, qui prend sa source quelques kilomètres en aval sur les estives du Cézallier, près du buron de Tioulouse-Haut (Commune d’Anzat-le-Luguet).
Ce lac artificiel semble avoir toujours été là tant il s’intègre parfaitement au paysage privilégié de la montagne d’estive à 1260m d’altitude. Il couvre une superficie d’environ 7ha retenant un volume de 210 000m3 d’eau, pour un bassin versant de 16km2. La Sianne se trouve ainsi dérivée par un barrage de 9,8m de hauteur servant de prise d’eau et un répartiteur. Le cours de la rivière est ainsi divisé en deux. Une partie de l’eau va dans une conduite forcée pour alimenter une microcentrale, l’autre reprend le lit historique de la Sianne jusqu’à la chute de la cascade de la Terrisse (13m).
Cette retenue qui forme aujourd’hui le lac a inondé une parcelle de prairie après l’accord du Conseil Municipal le 8 août 1979 qui a autorisé la construction d’un barrage et la construction d’une microcentrale hydroélectrique.
Le barrage a été construit en matériaux compactés avec un coeur en argile au lieudit "Goutille". De là, une conduite forcée de 2.300m serpente la montagne avec un dénivelé de 250m. Cette force hydraulique alimente la microcentrale édifiée au lieudit "les eaux" qui comprend une turbine Pelton d’une puissance de 1240Kwh. A la sortie de la microcentrale l’eau est rejetée dans le ruisseau de la Fontaine Saint-Martin qui rejoint le lit historique de la Sianne près du hameau de La Tour.
Prévue à l’origine pour des crues centenales, des travaux récents ont été effectués pour supporter des crues milléniales, autant dire qu’ils représentent un haut niveau de sécurité pour le barrage. Actuellement le lac est uniquement accessible pour la pêche gérée par l’AAPPMA d’Allanche.
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Sources : Dossier de renouvellement d’autorisation d’exploitation Sage/Alagnon/2017
La plupart des moulins étaient construits à l’écart de la Sianne ou de ses affluents, ils captaient l’eau par un bief d’amont. L’énergie hydraulique mettait en oeuvre les mécanismes de différentes manières selon l’emplacement des bâtiments, la nature géographique du terrain et le débit du cours d’eau.
Un petit barrage (pillière) sur la Sianne dirige l’eau vers un bief (moulin Tissidre, Auriac-Bas)
L’aménagement des biefs pour alimenter en eau les moulins nécessitait parfois de gros travaux. Il fallait élever des digues, une chaussée sur une distance plus ou moins longue, construire un solide barrage à travers les cours d’eau, notamment sur la Sianne.
Certains de ces systèmes d’amenée de l’eau existent encore aujourd’hui à proximité des anciens moulins et certains servent toujours pour l’irrigation des prés.
Elément essentiel pour le fonctionnement du moulin, le bief donnait la vitesse et la force à l’eau pour mouvoir une roue ou une meule, alimenter les turbines électriques. Plus la pente était faible, plus le barrage sur le cour d’eau était éloigné et le bief étirait en longueur. Si l’on voulait avoir un bon rendement au moulin et une force d’eau correcte, le curage régulier du bief d’amenée devait être effectué chaque année. Par commodité, il se faisait en période de moindre activité au moulin.
On peut toujours voir des biefs aux hameaux de La Tour (Vèze) de la Croze (Auriac-l’Eglise), près des moulins hydrauliques d’Auriac-bas.
Dans le cadre du Contrat Territorial Alagnon les barrages sur la Sianne sont progressivement aménagés pour permettre le passage des poissons. Exemple le plus récent au lieu-dit Ferrière-Bas où une passe aux poissons permet désormais le passage des saumons.
La présence de plusieurs obstacles à la continuité écologique de la rivière limitait depuis de nombreuses années les capacités de développement des espèces migratrices. La Sianne était pourtant autrefois un haut lieu de la reproduction de la truite fario et du saumon atlantique.
Au lieux-dit Ferrière-Bas a été créée une passe aux poissons permettant désormais la réouverture de 7 kms de rivière aux poissons migrateurs.
PATRIMOINE
L’eau
Les moulins de la vallée de la Sianne
Les passerelles primitives sur la Sianne
Les moulins de communautés villageoises
Le pays
Les Activités
L’estive sur le Cézallier Cantalien
Vie agricole : le temps des moissons (3)
L’usage du feu dans la maison traditionnelle
Le Bâti
Les symboles sur le bâti ancien
Les petits bâtiments d’élevage
Les toitures du Cézallier cantalien