L’irrigation le long de la Sianne
Les près vergers du fond de vallée (les Prats) étaient irrigués à l’aide de rases ou rigoles (Las rasas) alimentées par l’eau de la Sianne.
Ce système traditionnel d’irrigation (qui subsiste encore) fonctionnait du hameau d’Allagnon au Babory de Blesle.
Le droit d’irriguer était calculé par rapport à la surface de chaque parcelle de façon à ce qu’elle reçoive de l’eau une fois par semaine.
UNE TECHNIQUE BASEE SUR L’EXPERIENCE
De la pellière construite en travers de la rivière partait la rase "mère" qui bordait chaque prés à arroser. Dans le terrain, des rases secondaires étaient creusées.
Fréquemment ces rases délimitaient les parcelles. Tous ces canaux demandaient à être entretenus chaque année sous peine d’une détérioration rapide provoquant une mauvaise circulation de l’eau.
L’entretien des rases était effectué par les propriétaires du terrain ou son exploitant à l’aide de la bêche à rigoles et du coupe rigoles.
Les anciens avaient mis au point des techniques basées sur l’expérience. Les rases devaient être bien orientées par rapport à la pente, leur profondeur calculée pour que l’eau circule rapidement, car de la promptitude de l’écoulement durant le temps réglementaire dépendait en grande partie le succès de l’irrigation hebdomadaire.
Un pré était bien arrosé quand l’eau se diffusait dans l’herbe sans jamais la couvrir. Quelques parcelles du fond de vallée bénéficient encore de ce système d’irrigation. Ils sont repérables durant l’été par la belle couleur verte de l’herbe.
Le cours de la Sianne est régulièrement retenu par des pilières, barrages artificiels, construits au fil des siècles selon les besoins. Faits en pierre, jetés en travers le lit de la rivière, elles avaient pour fonction de diriger une partie des eaux dans les biefs fournissant l’énergie des moulins et assurant l’irrigation des prés-vergers et des jardins.
Le règlement d’eau sur les parcelles des dix propriétaires de la Vernède et de Malpas près du hameau de La Croze (Auriac-l’Eglise) daté de 1945, offre la vision d’une organisation des droits et des devoirs de chacune des parties. Regard sur un règlement établit devant un notaire de Massiac.
La rase d’amenée du coté de la Vernède aura une largueur de O,60 centimètres et une profondeur suffisante pour assurer l’écoulement de l’eau avec un minimum de 0,30 centimètres. La rase d’amenée du coté de Malpas aura une largeur de 0,40 centimètres et une profondeur de 0,20 centimètres.
Chaque usager dans toute la traversée de sa propriété devra maintenir constamment en état de circulation la rase d’amenée l’intéressant, laquelle ne pourra, sauf accord avec tous les voisins du même côté être détournée ou déplacée, ni couverte, sauf pour le passage des chars.
Les entrées à la prise d’eau devront être bien dégagées afin de faciliter au maximum le passage de l’eau.
Les barrages volants et autres travaux légers qui pourront être nécessaire dans le lit de la rivière pour obtenir l’élévation du niveau de l’eau, profiteront à tous, et seront faits en commun.
Les périodes d’irrigation ont également faits l’objet d’un strict partage. Le règlement de 1945 nous apprend que le nombre d’heures à disposer était de 168 heures par semaine à raison de sept heures par jour pour la période dite libre et de 60 heures pour la période réglementée du samedi 18h au mardi matin 6h.
Chaque usager avait pendant ses heures d’attribution le droit exclusif à la totalité de l’eau dont il pouvait disposer comme il l’entendait.
Règlement fait devant notaire à Massiac
PATRIMOINE
L’eau
Les moulins de la vallée de la Sianne
Les passerelles primitives sur la Sianne
Les moulins de communautés villageoises
Le pays
Les Activités
L’estive sur le Cézallier Cantalien
Vie agricole : le temps des moissons (3)
L’usage du feu dans la maison traditionnelle
Le Bâti
Les symboles sur le bâti ancien
Les petits bâtiments d’élevage
Les toitures du Cézallier cantalien