La Sianne, notre rivière
La Sianne prend sa source comme sa sœur l’Allanche dans le Massif du Cézallier oriental entre le Mont Chamaroux et le Mont du Luguet à près de 1500 mètres d’altitude, dans une « sagne » terrain marécageux, d’où vient son nom.
La Sianne prend sa source comme sa sœur l’Allanche dans le Massif du Cézallier oriental entre le Mont Chamaroux et le Mont du Luguet à près de 1500 mètres d’altitude, dans une « sagne » terrain marécageux, d’où vient son nom.
Sur le bord des estives le cours de la Sianne est momentanément stoppée par une retenue artificielle formant "Le lac de la Terrisse. Son cours est alors divisé en deux. Une partie de ses eaux est forcée dans une conduite pour alimenter une petite centrale électrique. L’autre reprend le lit historique jusqu’à la chute de la cascade.
Après la cascade de La Terrisse, la Sianne traverse le bassin de La Tour. Passé le pont de Vèze, elle pénètre des gorges boisées sauvages, profondes de 300 mètres.
A plusieurs reprises la petite rivière doit se frayer un passage entre les rochers qui l’obligent à faire des boucles. Elle traverse alors un formidable territoire de nature sauvage. Après le hameau d’Allagnon, la Sianne quitte les gorges et serpente dans le fond de la vallée, ses rives deviennent verdoyantes. En 10 kilomètres, elle est descendue de 600 mètres.
Tout au long de ses vingt cinq kilomètres, elle ne cesse de grossir, alimentée par d’innombrables ruisseaux. A partir d’Auriac, la Sianne profite d’un parcours sans obstacle, aborde le dernier hameau de Chazelle dans la partie la plus large de la vallée et finit son voyage en arrosant les potagers en aval de Blesle. En ces lieux, aux pieds des orgues basaltiques elle rejoint la Voireuse et se jette dans l’Alagnon, affluent de l’Allier au lieu-dit « Les trois rivières ». La Sianne a rempli son destin.
La retenue sur la Sianne à la sortie des estives formant le lac de la Terrisse
Le lieu-dit les trois rivières. Fin du parcours de la Sianne
Institué par le Ministère de l’environnement, le Contrat de rivière s’efforce de prendre en compte l’approche globale de la gestion de l’eau et des milieux aquatiques à l’échelle du bassin versant.
La Sianne se jetant dans l’Allagnon au Babory de Blesle, son bassin versant est donc un sous bassin de celui de l’Allagnon et contribue à son débit et à sa qualité.
La faune et la flore de la vallée de la Sianne reflètent parfaitement de l’état de santé de la rivière. Selon les quelques relevés d’information concernant la rivière, la qualité des eaux et le patrimoine écologique qui en découlent sont considérés comme une référence.
Les cours d’eau du bassin versant de la Sianne ont la réputation d’être particulièrement riches du point de vue piscicole. Les espèces de truites fario, d’ombres communs, d’écrevisses à pieds blancs, de chabot, vairon et loches franches y sont présentes naturellement. Ces poissons sont très sensibles à la dégradation de la qualité de l’eau et au respect de leur habitat.
Les paysages de la vallée de la Sianne ont fait l’objet de plusieurs zones de classifications européennes « Natura 2000 » pour les richesses floristiques (orchidées) et faunistiques (oiseaux) qu’elles renferment.
Le patrimoine bâti lié à l’eau est très dense et particulièrement varié .Mais la qualité des eaux reste surtout le fruit d’une faible densité de la populationet d’une agriculture qui ne suit pas la course à l’intensif. Toutefois, la question de l’assainissement à l’échelle du territoire devra trouver dans les années à venir des solutions, puisque les communes ont désormais l’obligation de mettre en oeuvre un projet d’assainissement adapté.
Entretien et restauration des berges
La vallée de la Sianne est plus que jamais concernée par la restauration du milieu. Des travaux de restauration des berges notamment ont déjà eu lieu en 2002 sur la commune de Blesle et sur d’autres secteurs d’intervention en 2003 sur Blesle et Auriac-l’Eglise.
Ces interventions sont de plus en plus nécessaires. Autrefois, la Sianne était entretenue naturellement grâce aux nombreuses activités de la population qui en dépendaient.
Aujourd’hui, les riverains n’utilisent presque plus la rivière pour leurs besoins, la valorisation du bois issu de l’entretien des berges ne présente plus d’intérêt économique, les moulins se sont tus, les travaux d’entretien sont devenus coûteux.
Faute d’entretien, la rivière sera encombrée de détritus de toutes sortes et les berges seront envahies par la végétation. L’écoulement des eaux sera réduit. Les fonctions biologiques se dégraderont avec la perte de la biodiversité conduisant à réduire la qualité de l’eau. Enfin, l’attrait paysager et touristique de la vallée diminuerait.
Le frère Mizoule, instituteur à Auriac-l’Eglise entre 1888 et 1899 et poète,a composé un hymne à cette belle et attachante rivière : la Sionne, dévenue depuis la Sianne...
Promène doucement tes ondes fugitives
Dans le creux des vallons, sur le bord des chemins ;
Mêle ton bruit sonore à ces voix si plaintives
Qui montent des grands bois de chênes et de pins,
Et qui parlent au cœur du dernier des humains.
Tel un ruban d’acier, ô ma belle Sionne !
En méandres nombreux tu contournes les bois,
Tu grondes, en courant, ainsi qu’une lionne,
Sans vouloir écouter, de mille et mille voix,
Les suaves concerts qu’on entend quelquefois,
Fuis, rejaillis, écume en ton grand lit de pierre.
Chaque jour je te vois, non loin de ces coteaux,
Je t’entends murmurer une longue prière :
C’est l’hymne qu’au Seigneur adressent les ruisseaux
Qui s’en vont bruyamment sous de verts arbrisseaux,
C’est mon désir, fais trève à ta route lointaine.
Suspends pour un instant ton cours précipité.
Du brave vigneron remplis donc la fontaine.
Arrose son verger l’hiver comme l’été.
Donne à ses champs, fraîcheur, vie et fécondité.
Je le veux, réponds-moi ? Ne prends-tu pas ta source
Au pied de ces vieux monts, tout près du Cézallier ?
Ne vas-tu pas, non plus, au terme de ta course,
Te joindre à l’Alagnon et descendre à l’Allier,
Dont le flot à ton flot désire s’allier.
Sur tes bords toujours frais. agréable coureuse,
Frère Loubayre et moi nous venions nous asseoir.
Sans cesse, devant nous, gentille voyageuse,
Tu passais en chantant sans nous apercevoir.
Ton onde nous baignait cependant chaque soir.
Près de toi nous goûtions les charmes de l’étude.
Nos esprits, réchauffés, se réveillaient plus forts.
Nous quittions à regrets l’aimable solitude
Où la nature en fête et féconde en trésors,
Nous ouvrait son grand livre où je lis sans efforts.
Il est pour l’homme pur de charmantes retraites,
D’harmonieuses voix, des accords, des clameurs ;
Il est pour deux amis des délices secrètes,
Des chants mystérieux, des bruits et des rumeurs
Que ton culte, ô Sionne ! a gravé dans nos cœurs.
PATRIMOINE
L’eau
Les moulins de la vallée de la Sianne
Les passerelles primitives sur la Sianne
Les moulins de communautés villageoises
Le pays
Les Activités
L’estive sur le Cézallier Cantalien
Vie agricole : le temps des moissons (3)
L’usage du feu dans la maison traditionnelle
Le Bâti
Les symboles sur le bâti ancien
Les petits bâtiments d’élevage
Les toitures du Cézallier cantalien