Les toitures du Cézallier cantalien
Dans le cantal, le toit des constructions d’habitation et des bâtiments utilitaires sont très caractéristiques. Les différents matériaux de couverture racontent à la fois la tradition, le climat et les caractéristiques géologiques et géographiques du département. Ces matériaux employés pour couvrir les maisons dépendaient du sol et du sous-sol, de la végétation auvergnate, de la richesse du pays, de la proximité des lieux d’extraction et des finances des propriétaires.
La qualité de nos paysages et de nos villages du Cézallier aujourd’hui tiennent à cette originalité du bâti et notamment des toitures issue du bon sens populaire et d’une heureuse utilisation des ressources locales.
Deux cartes réalisées par le CAUE-Cantal déclinent les principales zones ou se trouvent les différents matériaux utilisés pour la construction du bâti ancien cantalien. La richesse du sous-sol du Cantal a permis au cours des siècles la construction de toutes sortes de bâtiments.
Données géologiques et localisation géographique
La carte géologique du Cantal fait ressortir les principales zones où se trouvent les matériaux de base ayant servi à la construction des murs des maisons mais aussi des couvertures.
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Carte répertoriant par trois couleurs les zones de toitures en schiste, en tuile canal et les zones où les deux se mélangent
Il existe une nette opposition entre les toitures du versant Nord-Est du Massif cantalien (influences des Limagnes) et celles du versant Sud-Ouest (influences méridionnales).
Deux grands types de toitures fusionnent en périphérie sur les bords Nord-Ouest et Sud-Ouest du massif montagneux. C’est ce que font apparaître les cartes réalisées par le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement (CAUE-Cantal)
Au fil des siècles pour couvrir leurs maisons, les populations rurales ont fait appel au végétal et au minéral : tuile, chaume, lauze, ardoise. Le savoir-faire des paysans et des professionnels nous ont laissé une belle occasion de découverte de l’une des plus belles facettes du patrimoine rural du nord Cantal.
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Le bâti ancien de notre région est l’expression d’un mode de vie, l’affirmation d’une identité, le reflet d’une unité dans l’homogénéité de son architecture, et bien sûr le résultat de l’expérience séculaire d’un savoir-faire des populations rurales.
L’observation attentive des toitures révèle l’évolution de l’histoire, des moeurs, des croyances, des activités économiques, et des moyens de transports.
L’intervention des autorités administratives ou communales concernant certains matériaux auront eu des effets très concrets, notamment pour les toits en chaume systématiquement employés durant des siècles dans nos villages ruraux.
Les progrès techniques ont été également déterminants dans l’évolution des toitures, en ville comme à la campagne. L’on a eu recours à la lauze de schiste qui affleure à proximité et deviendra une marque identitaire du bâti cantalien.
Les possibilités offertes par les tuiles modernes en terre cuite rouge viendront progressivement remodeler nos couvertures en tuiles canal et abaisser les pentes des charpentes.
L’ardoise de Corrèze adoptée dans le Cantal au 19ème siècle transformera radicalement les couvertures avec l’arrivée massive de couvreurs de la Corrèze voisine fuyant la crise économique et bénéficiant du développement du chemin de fer.
Aujourd’hui encore l’ardoise est très présente sur les toits cantaliens et confère au paysage et aux villages un charme particulier.
Le métal avec le zinc viendra intégrer ces nouveaux toits notamment pour les faîtages et les arêtiers..
Au centre de toutes ces évolutions, la maison cantalienne gardera une certaine singularité en préservant pour tous les types de toitures l’art de la décoration. Pierre levée, girouette, épi de faîtage, croix de pierre maintiendront au fil des siècles des valeurs symboliques fortes.
Tous ces types de toitures sont encore présents dans notre région. Les tableaux, gravures, et surtout les cartes postales du début du 20ème siècle apportent désormais des sources d’informations essentielles sur le bâti d’autrefois et les types de couvertures.
Le chaume fut la couverture la plus courante depuis les gaulois jusqu’au 19ème siècle. Comme la population rurale vivait en autarcie, la paille, le roseau ou genêt se trouvaient sur place et chacun pouvait couvrir et entretenir sa maison.
Au centre du bourg de Vèze, 1902 (Collection ACVS)
Difficile d’imaginer aujourd’hui que la plupart des maisons paysannes de notre région étaient couvertes en paille de seigle. Beaucoup de traces cependant dans le bâti ancien du nord Cantal. : les pignons à redent et les toits à fortes pentes. En 1850 le chaume atteignait 50% des habitations du Cantal.
La fréquence du chaume sur les toits était due aussi aux difficultés de transport et le coût élevé des autres matériaux . Ce fut aussi un frein à l’implantation de la lauze et et de la tuiles.Les craintes d’incendie ont aussi amené les municipalités à interdire le chaume. Enfin, les cultures ont aussi changé, notamment la disparition progressive de la culture du seigle jusqu’à l’apparition des moissonneuses qui cassaient la paille, la rendant inutilisable pour la couverture des maisons.
Paysan-chaumier d’occasion
Les artisans chaumiers étaient peu nombreux autrefois. Les paysans étaient donc très souvent chaumiers d’occasion. Le toit en chaume ne nécessitait pas forcément une main d’oeuvre professionnelle, les réparations et l’entretien général se faisaient par l’habitant...comme pour les constructions elles-mêmes qui étaient montées par les paysans en faisant appel aux voisins par l’échange de services.
Le chaume une couverture végétale traditionnelle
Avec le chaume, les anciens pratiquaient déjà le développement durable :
-Paille de seigle : le chaume est la tige du seigle
-Produit renouvelable, insensible au gel, à la grêle et à la neige.
-Récolte : après la moisson à la faucille ou à la faux
-Gerbe ou kiès 40cm (5kg)
-Gerbes de faîtage : repliées sur l’autre versant en alternance et souvent surépaisseur
-Pose : 10 kiès au m2, souple et facile à employer
-Poids au m2 : 25 à 35kg
-Epaisseur du chaume 30cm pour une parfaite étanchéité. Il permet d’épouser la forme de la charpente et de rattraper l’irrégularité du toit en réglant l’épaisseur du chaume
-Isolation thermique : le chaume ne transmet pas la chaleur du soleil à l’intérieur de l’habitation. Il représente une couche d’air épaisse
-Isolation acoustique : la pluie ne fait pas de bruit en tombant sur le toit
-Charpente : légère donc économique en bois
-Chevrons formant fermes : tous les mètres
-Liteaux chevillés : tous les 25 à 30 cm
-Inclinaison de la pente de la charpente : 40 à 50 degrés pour éviter la stagnation de l’eau et de la neige
Au bourg de Vèze, vers 1910, la plupart des maisons sont couvertes en chaume comme le montre cette photo éditée à partir d’une plaque de verre
Durée d’un toit : 40 ans minimum (15 ans pour le genêt)
Entretien : après 25 ans le chaume s’amenuise, il faut combler les vides et retrouver de l’épaisseur par de nouvelles gerbes. Un toit en chaume était rarement refait entièrement, mais morceau par morceau.. et ça se voyait au niveau de la couleur.
Le genêt aussi...
Ressource végétale abondante dans le Massif Central, le genêt ne couvrait pas seulement quelques bâtiments à usage d’habitation, mais était aussi employé pour de petits édifices ruraux utilitaires. La charpente légère était composée d’un treillis qui supportait un entrelacs de branches de genêt d’environ un mètre de longueur. Les genêts étaient récoltés début octobre jusqu’à la fin avril lorsque la sève est absente.
Il ne subsiste plus aucune toiture en chaume sur le territoire de la vallée de la Sianne, mise à part une rénovation récente (1999) sur une bâtisse du hameau d’Escrouzet (Molèdes). Difficile alors d’imaginer ce que représentait ce type de couverture végétale dans nos différents villages. Pourtant, le chaume était présent partout.
Dernier témoin de l’habitat paysan couvert en chaume dans la vallée de la Sianne, la maison Esculier au hameau d’Escrouzet (Molèdes)
Les plus anciennes maisons encore visibles aujourd’hui dans la vallée de la Sianne portent encore les traces des couvertures en paille de seigle. La forte présence de la tôle ondulée, les nombreux pignons à redents, les toitures en forte pente, les couvertures mixtes lauzes et ardoises expliquent une présence très ancienne du chaume dans ce secteur du Cézallier.
Mais le chaume était-il le mode de couverture majoritaire des maisons dans nos bourgs et hameaux avant le début du 20ème siècle ?. Différents textes anciens et les archives photographiques sont désormais les seuls indicateurs de cette pratique ancestrale.
Un texte daté de 1755 rapporte les observations de Louis Estandieu, contrôleur des impôts dit « du vingtième » qui précise que la paroisse de Molèdes était alors composée de 90 maisons, basses pour la plupart, avec un rez-de-chaussée bâti en pierre sèche et couvertes en paille.
Le rapport de l’inspecteur de cet impôt, dont la mise en place fut effective le 1er janvier 1750 pour amortir les dettes de l’État, précise par ailleurs que les terres de Molèdes n’étaient pas de très bonne qualité « on y recueille que du seigle et très peu d’avoine ». La matière première pour la couverture des maisons populaires était donc sur place ?
La tradition orale rapporte aussi une information, notamment à Vèze : l’église du village était encore couverte en chaume au milieu du 19ème siècle.
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Il n’est pas étonnant que les hameaux de la vallée de la Sianne concentraient de nombreuses maisons paysannes couvertes en chaume car il représentait une ressource de proximité abondante et peu coûteuse. Son utilisation bénéficiait d’un vrai savoir-faire.
Pour la population locale l’utilisation du chaume pour couvrir les maisons représentait bien des avantages :
- disponibilité sur place du seigle : matière première cultivée en altitude, doublement utile à la population comme céréale constituant la base alimentaire et la grande quantité de paille pour faire des toits en chaume.
- régularité des récoltes : chaque année la culture du seigle apportait son lot de matière végétale pour la construction permettant d’entretenir l’étanchéité des couvertures et de limiter les prises du vent. Changer entièrement une couverture était donc relativement facile en se procurant le chaume sur place.
-aspect économique : maison populaire, la chaumière demandait moins de pierres car les murs étaient bas. La hauteur se trouvait concentrée sur la toiture, légère et en chaume. Il était donc intéressant pour la population de concevoir un toit végétalisé avec un excellent rapport qualité prix.
- économie de bois : la légèreté du chaume, environ 25 kg au mètre carré, sa faible exigence en terme de régularité permettait d’utilliser n’importe quel bois, même tordu, pas de redressage de charpente. Ce qui donnait parfois de curieuses ondulations aux chaumières.
- qualité d’isolation : le chaume a toujours eu la réputation d’être un bon isolant, gardant la fraîcheur en été, conservant la chaleur en hiver. Un matériaux parfait pour le climat du Cézallier marqué par les très basses températures hivernales et les chaudes journées d’été.
- pose possible par les petits paysans : on sait que peu de chaumiers professionnels existaient avant la fin du 19ème siècle. La souplesse de la paille de seigle et sa facilité d’emploi offraient la possibilité de faire soi-même le chaumier d’occasion pour l’entretien et les réparations notamment.
Plusieurs facteurs expliquent la disparition progressive de l’utilisation du chaume pour couvrir les habitations paysannes dans le Cézallier:nouvelles pratiques agricoles, nouveaux règlements administratifs, apparition de nouveaux matériaux...
Dès la fin du 19ème siècle, les traditions et les savoir-faire évoluent.
Comme partout dans le Cantal la disparition du chaume est lié à plusieurs facteurs :
-la disparition progressive de la culture du seigle à partir de 1850
-la généralisation du battage mécanique qui cassait les tiges de seigle les rendant impropre à l’usage de la couverture des toitures
-la diminution des terres labourables au profit des herbages pour l’élevage, comme en témoignent les granges impressionnantes bâties depuis la fin du 19ème siècle
-les risques permanents d’incendies : le chaume brûle facilement et le feu peut se transporter rapidement aux maisons voisines. C’est ce qui a failli arriver au hameau d’Allagnon dans la nuit du 1er août 1910. Le quotidien « Courrier d’Auvergne » rapporte en effet que les « habitants d’Allagnon, (commune de Molèdes), furent réveillés vers 2 heures du matin par une grande lueur qui éclairait le village. C’était le moulin appartenant à monsieur Verdier qui brûlait. Bientôt, la toiture de chaume s’effondra en faisant jaillir de nombreuses étincelles. Grâce aux prompts secours et à l’absence de vent, on pu préserver les maisons voisines ».
Cette crainte de l’incendie est encore présente au début du 20ème siècle puisque le Conseil municipal d’Auriac du 20 juillet 1905 croit bon de rappeler fermement le règlement sanitaire de la commune qui s’appuie sur la loi du 15 février 1902 : « Les nouvelles couvertures et sous couvertures en paille des maisons, granges, écuries, étables...sont interdites » sur le territoire de la commune. La disparition complète du chaume sur le territoire de la commune a donc plus de cent ans.
-la diffusion de matériaux modernes : malgré ses avantages, le chaume ne pouvait rivaliser avec les matériaux modernes ininflammables et sans entretien permanent. La lauze a d’abord été beaucoup utilisée, mais elle obligeait à refaire de solides charpentes. La tuile mécanique et l’ardoise bleue de la Corrèze couvriront finalement de nombreuses maisons et bâtiments agricoles.
-les raisons psychologiques : le cliché de la douce chaumière où il faisait bon vivre ne résista pas à la réalité de la vie de nos campagnes. Car bien sûr, le chaume couvrait surtout les maisons des couches populaires les moins favorisées. Dès qu’elles purent utiliser d’autres matériaux elles le firent sans hésiter.
La photographie offre un témoignage visuel, daté, des anciens hameaux de la vallée de la Sianne. Deux sources sont désormais précieuses pour visualiser l’état du bâti au cours du 20ème siècle : la carte postale avant 1914 et un reportage de monsieur Alphonse Vinatié en 1960. Voici quelques clichés qui montrent le chaume sur la maison paysanne dans la vallée de la sianne
Le site de la tour de Colombine (Molèdes) et son bâti agricole couvert en chaume
Les premières cartes postales du 20ème siècle restent en Auvergne comme partout en France un témoignage saisissant. Ainsi, une carte postale (1912) du hameau d’Allagnon (Molèdes), situé sur les bords de la Sianne, montre clairement un tiers des maisons couvertes en chaume.
Un autre cliché daté de 1940 montre plusieurs granges couvertes en chaume au coeur du bourg de Vèze. Sur autre carte postale d’Escrouzet (Molèdes), au début des années 60, plusieurs maisons du hameau sont couvertes en chaume.
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Hameau d’Escrouzet sur le bord de la Sianne
Années 1960-1970 : dernières traces du chaume
Un témoignage photographique direct porte à notre connaissance une vision concrète de maisons de la vallée de la Sianne portant le chaume.
Monsieur Alphonse Vinatié, archéologue-instituteur, effectua entre 1960 et 1970 un repérage de l’architecture vernaculaire dans la vallée de la Sianne. De ce travail, il nous reste notamment des photographies inédites sur des bâtiments d’habitation et des granges en chaume sur les communes de Molèdes, Laurie, Vèze.
Maison paysanne au hameau de La Besseyere, Molèdes (1970, Collection ACVS)
Couverture mixte, chaume, lauze et tôle. La paille va bientôt disparaître. Ferme traditionnelle au hameau de La Besseyre, Molèdes (1970, Collection ACVS)
Maion paysanne au hameau de Lussaud, Molèdes (1970, Collection ACVS)
Ressource végétale abondante dans le Massif Central, le genêt ne couvrait pas seulement quelques bâtiments à usage d’habitation, il était aussi employé pour de petits édifices ruraux utilitaires. La charpente légère était composée d’un treillis qui supportait un entrelacs de branches de genêt d’environ un mètre de longueur. Les genêts étaient récoltés début octobre jusqu’à la fin avril lorsque la sève était absente.Dans la France médiévale le genêt servait de couverture provisoire
Hutte couverte en genêts dans une ferme de la vallée de la Sianne (vers 1960, Collection ACVS)
Habitation rénovée avec une couverture en genêts (Cantal)
Couvrir un bâtiment d’habitation ou utilitaire résultait des conditions climatiques et des ressources en matériaux. En Auvergne, la pierre de lave ne manquait pas. On l’utilisera donc abondamment. C’est pourquoi, encore aujourd’hui, les toits recouverts en lauzes font partie intégrante du patrimoine architectural et des paysages du Cantal.
Les vieilles toitures du Cantal montrent à quel point les anciens maîtrisaient l’art de la construction. Ils avaient une extraordinaire habileté, n’hésitant pas à utiliser des lauzes de grandes dimensions donnant l’impression au final d’avoir été moulées les unes dans les autres. L’harmonie de l’agencement donnait à la fois l’efficacité et la beauté aux toitures.
La lauze, un matériau pour défier les siècles
Sous le terme général de lauze sont regroupées différent types de pierres : le schiste, le phonolite, le gneiss, le grès.
La lauze est une dalle obtenue par délitage de la roche volcanique disposée selon un recouvrement décroissant vers le faîtage. Les carrières d’extraction affleuraient le sol. Très nombreuses dans le Cantal elles se situaient à proximité des villages pour éviter les longs et lourds transports en charrette. Son emploi ne parait pas toutefois antérieur au 18ème siècle.
La lauze était accrochée à la volige appelée douelle dans le Cantal par des chevilles ou directement sur les reins de voûtes maçonnées particulièrement sur les fours à pain, les burons et les porcheries.
Taillée pour une intégration parfaite
La lauze de schiste, la plus employée dans le nord Cantal, taillée en écaille ou en ogive, mesure généralement de 15 à 60 cm et se distingue facilement sur les toitures par son irrégularité et son épaisseur. La lauze rectangulaire d’un côté et arrondie de l’autre servait pour les rives et les noues.
Le recouvrement était d’au moins 12 cm. Inusable et donc récupérable, elle avait pour avantage d’offrir une grande résistance aux intempéries, aux incendies et une grande longévité.
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Maison paysanne au hameau d’Escrouzet, Molèdes (années 1960-1970, collection ACVS)
L’habileté du couvreur mise à l’épreuve
La largeur et l’épaisseur des lauzes sont irrégulières. Le couvreur devait les choisir une à une pour qu’elles se moulent bien les unes dans les autres, en même temps que les joints se croisent correctement. Un vrai savoir-faire mis à l’épreuve pour chaque toit.
Restauration du four communal au hameau de Moudet (Entreprise Ricard)
La lauze de schiste, la plus employée dans le nord Cantal, taillée en écaille ou en ogive, mesure généralement de 15 à 60 cm et se distingue facilement sur les toitures par son irrégularité et son épaisseur. La lauze rectangulaire d’un côté et arrondie de l’autre servait pour les rives et les noues. Au final des toitures solides et belles qui sont devenues l’un des patrimoines emblématiques du Cantal.
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L’habitat des hommes et des bêtes couverts en lauze avait l’avantage d’offrir une grande résistance aux intempéries, aux incendies et une grande longévité. Le recouvrement était d’au moins 12 cm. La largeur et l’épaisseur des lauzes sont irrégulières.Le couvreur devait les choisir une à une pour qu’elles se moulent bien les unes dans les autres, en même temps que les joints se croisent correctement. Un vrai savoir-faire mis à l’épreuve pour chaque toit.
Inusable et donc récupérable, la lauze à dominé de nombreux siècles tous les types d’habitats.
Hameau de Lussaud (Commune de Laurie)
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Une toiture en lauze nécessitait une charpente à toute épreuve pour supporter 10 à 200 kg au mètre carré, soit plus de 20 tonnes de matériaux pour une seule toiture.. La volige de 30mm d’épaisseur était clouée sur des chevrons.
La fixation se faisait autrefois par des chevilles en bois. Les clous que forgeaient eux-mêmes les couvreurs les ont parfois remplacés réduisant du même coup la durée de l’ouvrage.
La fixation des lauzes sur la douelle de schiste et de phonolite était assurée par un système d’assemblage impressionnant dont on mesure toute l’ampleur en observant la charpente de l’intérieur car le chevillage dépasse légèrement sous la douelle.
La cheville pour lauze est tronconique, polygonale, refendue dans du chêne, du châtaignier ou encore du frêne. Sur le toit elle est arrasée à la scie. Pour permettre son recouvrement par les lauzes du rang supérieur. Elle passait dans la lauze soit par un trou, soit le plus souvent par une encoche latérale de chaque côté, notamment pour la phonolite. Elles étaient enfoncées « à la force ».
Pour la plupart des toitures couvertes en lauzes des villages proches de la vallée de la Sianne on se procurait la pierre dans de petites carrières locales, réparties notamment sur les communes de Vèze, Laurie, Charmensac...La pierre était acheminée sur les lieux de construction avec des chars à boeufs.
Un exemple de carrière à Charmensac
Beaucoup de toitures en lauzes des villages autour de Charmensac proviennent de la carrière du Cuze sur la pente de la vallée de l’Alagnon. La roche exploitée est en gneiss et présentait une foliation qui permettait un débit facile en lauzes.
La tuile trace une géographie colorée des villages des fonds de vallée. La plus ancienne que l’on peut encore trouver sur le territoire du nord Cantal et de ses marges, en dehors des parties les plus montagneuses, c’est la tuile canal. Elle a pris la suite de la tuile romaine importée d’Italie lors de la conquête de la Gaule.
La présence de la tuile comme mode de couverture des habitations est attestée par la découverte dans tout le pays de Massiac, Blesle et Allanche de vestiges de tuiles à rebord qui couvraient les nombreux établissements gallo-romains, les « villae ».
C’est à partir du XIème siècle que la tuile canal a dominé, là où l’on avait les moyens de poser ce type de couverture. Au 19ème siècle elle couvrira de nombreuses habitations et reste encore très présente sur les plus anciennes toitures.
Caractéristiques de la tuile canal
La tuile canal en terre cuite est de forme tronconique avec un diamètre de base plus petit à une extrémité qu’à l’autre pour l’emboîtage. Elle est solide et facile à poser sur voliges s’adaptant à beaucoup de formes de combles. Son entretien est aisé.
Autrefois faite à la main, notamment dans le bassin d’Alagnon, l’industrialisation du 19ème siècle a entraîné sa normalisation, notamment ses dimensions. Sur un toit, elle est imbriquée l’une dans l’autre, convexe sur concave.. Cet agencement forme des canaux sur lesquels les eaux s’écoulent.
Ce type de tuile couvrait des toits en pente douce qui ne dépassait pas 45 degrés, sinon il y avait glissement des tuiles. Son emploi était donc localisé et totalement absent en altitude dans notre région.
Une couverture en tuile exigeait toutefois une bonne charpente. Le nombre de tuiles utilisé au mètre carré en Auvergne était en moyenne de 35, ce qui représentait un poids d’environ 60 kg au mètre carré pour des tuiles posées à sec et un poids bien plus élevé pour les tuiles maçonnées.
Arêtiers et faîtages
Les arêtiers et les faîtages étaient réalisés avec des tuiles canal placées à couvert par-dessus les courbes biaisées des deux versants. Elles sont depuis le XXème siècle très souvent scellées avec du mortier, accentuant ainsi l’étanchéité.
Les toitures en tuiles canal se terminaient généralement soit par une corniche ou le plus souvent par une génoise réalisée avec des tuiles canal posées dans le sens courant.
Au 19ème siècle, avec le développement de la vapeur qui permettait la fabrication en série de pièces sur des machines assurant un rendement élevé, une précision dimensionnelle et une standardisation, des nouvelles tuiles sont apparues, notamment les tuiles à emboitement. Cette automatisation de la production a amené l’appellation de « tuile mécanique » à une tuile qui n’avait rien de mécanique en elle-même.
Le bourg d’Auriac-l’Eglise. En fond de vallée, règne la tuile
On doit la tuile à emboîtement aux frères Gilardoni qui l’inventent en 1841. La nouveauté : elle s’emboîtait l’une dans l’autre, se chevauchant juste de quelques centimètres tout en assurant une parfaite étanchéité de la toiture.
Le faible recouvrement réduisait considérablement le poids d’une couverture et le temps de travail de pose, auxquels s’ajoutait l’utilisation moindre de bois sur la charpente.
Importée par des maçons italiens dans le sud de la France, la génoise est un élément caractéristique de l’architecture dans les zones où dominait la tuile canal, notamment dans certaines parties de l’Auvergne, le Pays de Massiac par exemple.
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La génoise, c’est un type de fermeture d’avant-toit formé de plusieurs rangs de tuiles-canal en encorbellement sur le mur.
Une technique à "la génoise"
La génoise est formée de tuiles-canal posées horizontalement comme sur le toit entre deux rangs de tuiles plates appelées filets, et garnies de mortier par le maçon pour constituer la frise. La tuile visible est celle qui fait partie de la couverture de toit.
Son rôle est à la fois d’éloigner les eaux de ruissellement de la façade comme une corniche et d’autre part de continuer le pan versant du toit. Bien étanche par le garnissage de mortier, les oiseaux, chauve-souris et autres animaux rampants sont empêchés d’entrer sous la couverture.
La génoise est aussi devenue dans nos régions un ornement très courant des constructions rurales modestes.
L’utilisation de la génoise n’a pas éclipsé pour autant les avant-toits faits des extrémités des chevrons apparents et de planches rustiques.
Pour abriter le sommet des murs, plusieurs types traditionnels de bas de charpentes sont utilisés. Ce sont souvent les débords de toit qui donnent du caractère au bâti ancien de notre région. Ils sont devenus des éléments à part entière du décor sur la façade d’une construction.
Le débord de toiture se détache sur le fond du ciel quand notre regard pointe vers le haut des habitations. Il s’avance dans le vide pour écarter les eaux de pluie sur la façade. Selon la nature des matériaux de la couverture, la bordure est supportée par différents débords : corniches pleine, chevrons, corbeaux...Tous supportent des planches massives brutes de sciage.
Corniches
Les corniches de couronnement reçoivent les sablières sur lesquelles reposent les charpentes. Les plus anciennes répertoriées en Auvergne sont en pierre de basalte, matériaux identique aux encadrements des ouvertures de la maison. Certaines sont parfois sur des consoles. Elles peuvent aussi être travaillées en talon, doucine ou quart de rond, et parfois même sculptées comme sur les églises.
Corbeaux
Sur la maison rurale d’Auvergne, pour supporter le débord de toiture en chaume, lauze ou tuile, le corbeau en bois ou en pierre taillée est l’élément le plus fréquemment utilisé au sommet du mur.
Hameau de Laussaud (Laurie)
Bourg de Charmensac
Au milieu du 19ème siècle, des couvreurs et carriers arrivent avec leurs familles originaires de Travassac (hameau de la commune de Donzenac et Allansac. Ils s’installent dans le nord Cantal (Murat, Allanche, Marcenat, Vèze, Molèdes…). Après avoir travaillé la lauze de schiste, ils vont développer leur savoir faire acquis en Corrèze en faisant venir de leur département d’origine un matériau qu’ils connaissent bien : l’ardoise
Pays traditionnel de la lauze après avoir connu le chaume, le Cantal va adopter l’ardoise progressivement au 19ème siècle. Cette transformation radicale des couvertures est due à la fois à l’arrivée massive de couvreurs de la Corrèze voisine fuyant la crise économique et le développement du chemin de fer.
Aujourd’hui l’ardoise est très présente sur les toits cantaliens. Les différents gisements ardoisiers, les changements de lumière, la patine, les lichens apportent aux toitures en ardoise demultiples nuances au gris bleuté d’origine. C’est ce qui confère au paysage et aux villages un charme particulier.
Provenance de l’ardoise
L’ardoise en écaille ou en ogive que nous trouvons sur les vieux toits en zone d’altitude à partir de 500 mètres provient des carrières d’Allansac et de Trevassac en Corrèze deux sites à quelques kilomètres de Brive-la-Gaillarde, des gisements exploités depuis le 17ème siècle.
Sa taille est petite, ses qualités esthétiques et techniques excellentes. . Autrefois celle taillée en arrondie sur le coté provenait plutôt de Travassac, celle en pointe d’Allassac Ici et là, surtout dans les grandes villes à basse altitude, on peut remarquer des toits en ardoises carrées d’Anjou ou de Corrèze, diffusées surtout depuis la moitié du 20ème siècle.
Du sous-sol aux toitures
L’ardoise est une roche très résistante formée il y a 500 à 200 millions d’années à partir de l’érosion de reliefs tombés dans la mer et travaillés de la même façon que les autres schistes, par la pression et la température. Cette roche feuilletée, homogène est de teinte bleu-noir due à une matière charbonneuse. Elle provient de la transformation d’une boue argileuse et micacée, souvent suivie d’un début de métamorphisme lui conférant une surface satinée. Une schistosité régulière se traduit par un débit aisé en plaques millimétriques. Elle avait donc tout pour se retrouver sur le toit des maisons.
Une émigration
Au milieu du 19ème siècle, des couvreurs et carriers arrivent avec leurs familles originaires de Travassac (hameau de la commune de Donzenac et Allansac. Ils s’installent dans le nord Cantal (Murat, Allanche, Marcenat, Vèze, Molèdes...). Après avoir travaillé la lauze de schiste, ils vont développer leur savoir faire acquis en Corrèze en faisant venir de leur département d’origine un matériau qu’ils connaissent bien : l’ardoise
Un nouveau mode de transport
Le développement du chemin dans le Cantal qui s’est caractérisé par trois lignes formant un triangle dans lequel se trouve le Cézallier et ses marges va énormément contribuer à l’arrivée de l’ardoise corrézienne, facilité par quelques gares d’importance : Allanche, Massiac, Blesle.
Un gisement de métiers
Les carrières d’ardoise corrézienne étaient à ciel ouvert ou en galerie (Travassac). Les blocs extraits étaient de dimensions variés, en moyenne un mètre cube, soit trois tonnes. Travassac fournissait des matériaux au fil très marqué dans le sens de l’ardoise. Allassac produisait une ardoise avec un fil en biais. Les répartons étaient faits à la masse et au burin Son épaisseur varie de 3 à 9 mm.
Au 19ème siècle la toiture en ardoise a conquis tous les types de bâtiments paysans, bourgeois, religieux. Une cohabitation plus que centenaire qui perdure encore pour les fermes, les granges, les fours à pains, les églises ou encore les mairies avec deux formes : l’ardoise en ogive où écaille.
La forme et le mode de pose de l’ardoise en ogive ou écaille s’inspirent très largement de ceux de la lauze de schiste, courante dans le Cantal. D’abord fixée à la cheville bois puis au clou forgé elle a en fait progressivement remplacée les anciennes couvertures en lauze comme le laisse encore paraître certaines toitures mixtes.
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Ardoises de rive
Les rives latérales sur ardoise en ogive de toit sont fragiles, on plaçait donc des ardoises plus larges dans le but d’éloigner l’eau. Ces pièces de rives appelées moraines étaient cloutées généreusement. Les ardoises de rive sont toujours très grandes et rectangulaire.
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Le fâîtage
Le faîtage d’une toiture en ardoise et les arêtes étaient traités avec des tuiles creuses scellées mais le plus souvent avec du zinc.
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Caractéristiques des toitures en ardoise
Durée de vie : 70 ans à 300 en fonction de la qualité du gisement, le type d’extraction, l’épaisseur, le type de pose (clou ou crochet), le pureau (partie visible de l’ardoise), l’entretien.
Couleur : gris foncé, allant du gris neutre au gris bleuté.
La découpe : les blocs sont découpés en blocs en respectant le bon sens qui correspond à la direction selon laquelle la roche à plissée. Celà donne le sens de la longueur de la future ardoise.
Le fendage : consiste à diviser les blocs dans l’épaisseur en désolidarisant les feuillets de la roche à l’aide d’un marteau et d’un burin, c’est le rebillage.
La taille : consiste à donner à l’ardoise sa forme définitive. Avec un taillant, le cliveur transforme les morceaux de schiste en feuille d’ardoise et leur donne la forme ronde, ogivale ou carrée. Il la perce pour pouvoir la fixer sur un toit. Cette découpe finale était autrefois toujours faite à la main, exigeant une grande précision, une longue expérience et un oeil précis.
La pose : elle s’effectue avec une pente pouvant aller jusqu’à la verticale
Les outils de l’ardoisier-couvreur
Traditionnellement, les couvreurs d’ardoise travaillent avec peu de matériel et d’outils :
L’enclume : sorte de T en fer dont la branche d’équerre se termine en point aiguë, on l’enfonce dans le voligeage pour l’utiliser.
Le tranchant : sert à couper l’ardoise et à lui donner la forme voulue sur le toit.
Le marteau : appelé assette, outil de base de taille sur le toit. D’un côté il a une tête pour enfoncer les clous, de l’autre une pointe pour préparer les trous dans l’ardoise sans la casser.
La table : sert à appuyer l’ardoise et la poser pendant la confection des trous ou la taille avec le marteau.
Le tire-clous : lame de fer mince recourbée à l’une de ses extrémités et munie de dents sur les côtés. Permet de passer sous la tête des clous et de les arracher sans détériorer l’ardoise.
A l’aide des trois types d’ardoises, en écaille, en ogive et carrée, le couvreur à crée un vrai décor (Vèze)
Pour bien fixer les ardoises et assurer une bonne étanchéité, résister au vent, protéger de la neige, ont été utilisés deux modes de fixations, le clou fixation traditionnelle en Auvergne et le crochet apparu dans le dernier tiers du 19ème siècle. Dans le Cézallier c’est surtout le clou qui domine, mieux adapté au clinat de montagne. L’ardoise ayant le plus souvent remplacée la lauze la volige se prêtait bien a cette nouvelle couverture minérale.
Les clous, la pose à l’ancienne
Selon la pose au clou ou au crochet, la zone mouillée est différente. Les clous devaient impérativement être situés hors de la zone mouillée.
La pose à l’ancienne se faisait au clou.L’ardoise posée au clou est sur support de volige elles sont plus serrées que celles posées au crochet. Elle ne peut donc bouger. Mais si c’est la volige qui bouge, l’ardoise peut casser.
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Les crochets, la marque du 19ème siècle
A la fin du 19ème siècle est apparue la pose au crochet. Ils sont faits de fils de fer galvanisé cuivre ou acier inoxydable. D’une façon générale, le crochet est à point ou à ressort. En pointe il s’enfonce dans la volige en bois, à ressort il s’accroche sur les liteaux.
L’ardoise posé aux crochets bénéficie d’une certaine liberté mais dans le cas de vent violent, elle peut être détruite.
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Les charpentes donnent la pente du toit et le nombre de ses pans était conçu en fonction du matériau de couverture, de sa nature, végétale ou minérale, de son poids, d’exigences techniques particulières, mais surtout de traditions locales et des conditions climatiques. La charpente de la maison traditionnelle du Cantal décline donc plusieurs caractéristiques.
Solide charpente pour toiture en lauze Charpente pour toiture en ardoise
La plupart des charpentes sont l’oeuvre d’artisans ; charpentiers, menuisiers, couvreurs ou maçons travaillant avec le concours du constructeur, et du voisinage. Les charpentes des maisons traditionnelles du nord Cantal répondent aussi à des modèles culturels qui ont ainsi donné un certain nombre de caractéristiques au bâti rural de notre région. Les charpentes constituent un héritage de savoir-faire
Différentes sortes de « fermes » constituent les éléments principaux des charpentes destinées à recevoir une couverture de tuiles à faible pente ou de lauzes à pentes plus forte,pente pouvant aller jusqu’à permettre la suppression de l’entrait avec report sur la sogue.
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Impressionnante charpente dans une grange au hameau Le Vau (Charmensac)
La charpente traditionnelle : un problème de géométrie
Tout changea pour la maison des hommes lorsqu’on découvrit que le triangle était la seule figure géométrique qui fût indéformable. On l’utilisa pour inventer la charpente en utilisant le bois. Le bois est le matériau commun à toutes les charpentes des maisons rurales construites avant le XXème siècle.
La charpente de base est donc composée d’au moins un triangle vertical, la « ferme, formée de deux « arbalétriers » reliés à leur base par un « entrait » et reposant sur les murs-pignons. Chaque ferme est consolidée par un « poinçon » qui est en fait l’hypoténuse du triangle, et qui est consolidé par des « contre-fiches » placées entre les poinçons et l’arbalétrier pour empêcher celui-ci de fléchir.
Les fermes sont reliées entre elles par la panne faîtière (la poutre délimitant l’arrête du toit) et les pannes transversales, pièces de bois horizontales, espacées de deux mètres environ, portées par les arbalétriers.
Les pannes reçoivent les chevrons, parallèles aux arbalétriers et disposés à intervalles réguliers pour recevoir les petites lattes de bois ou les planches perpendiculaires aux chevrons, destinées à supporter et à fixer les matériaux de couverture.
Plus le toit est important, et lourde la charge de la couverture, plus on utilise de bois de section importante avec chacun sa fonction particulière.
Les « sablières » sont les pièces de bois reposant sur les murs. La « noue » se situe au point de rencontre de deux toits dans les constructions en équerre ou à la base des lucarnes. D’autres pièces essentielles existent encore sur les charpentes de nos maisons traditionnelles ’aisseliers, jambettes, « coyaux, « chantignoles »...Elles ont toutes pour fonction de soulager au maximum les pièces porteuses.
La tradition du tracé de charpente
Les charpentiers traçaient et taillaient d’avance l’ensemble des pièces qui allaient former la charpente de la construction. Des marques étaient apposées qui permettaient de reconnaître les pièces et de les poser convenablement.
Sur beaucoup de charpentes des maisons rurales traditionnelles, ces marques taillées au ciseau sont encore visibles.
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La jambette omniprésente sur la charpente auvergnate
La jambette, cette petite pièce de bois légèrement inclinée a pour fonction de soulager le pied de l’arbalétrier d’une ferme ou un chevron. Ce système est très employé pour les charpentes de granges notamment aux toitures à forte pente.
Elément de la toiture traditionnelle et du fait de la hauteur des toits, la cheminée du Cantal a pris souvent une grande importance pour devenir un vrai motif architectural participant à une sorte d’identification des toits du Massif Central.
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Avec ou sans chapeau, pour bien tirer et éviter d’enfumer le logis, la souche d’une cheminée devait s’élever au moins jusqu’au faîtage du toit. Ainsi exposée aux intempéries la souche de cheminée a toujours été un élément fragile des toitures.
Une souche est la partie visible du conduit de cheminée au-dessus-du toit. En Auvergne, les souches sont massives et particulièrement bien harmonisées avec les matériaux de la couverture. Sur les toits à forte pente elles sont hautes et soignées.
Sur les plus anciennes maisons traditionnelles rurales aux vastes « cantou », les souches à retraits comportent une succession de deux ou trois étages de larmiers en pierre plate qui protègent le solin tandis qu’un entablement souvent chanfreiné somme la cheminée. Lorsque le dernier niveau est ovalisé, c’est le signe d’une grande ancienneté de la maison (l’oustal). Ce dispositif original semble avoir constitué au temps des toits en chaume une protection contre les flammèches, avant de devenir un élément décoratif.
Emplacement de la souche
La plupart des souches de cheminée sont implantées au faîte du pignon dans l’axe du faîtage à l’aplomb du nu extérieur du mur. On en trouve parfois au milieu du toit placées la volontairement ou manifestant une extension ultérieure de la maison. Elles sont en pierre apparente ou enduite. Certaines sont en brique notamment sur les constructions au tournant du XXème siècle.
Habituellement en Haute-Auvergne elles se situent sur le pignon de gauche, exposées à l’ouest, d’où vient la pluie. Pour les anciens, cet emplacement était motivé pour s’opposer le plus possible à l’humidité des murs.
Dans les anciennes maisons couvertes en chaume la dalle du sommet de pignon en redans forme l’assise du fût de cheminée souvent à deux niveaux.
Le conduit est parfois abrité grâce à une dalle en pierre sur pilier court ou par une tôle cintrée fixée par des pattes métalliques. La souche est parfois couronnée d’un épi de pierre.
Pour être efficace une souche de cheminée doit dépasser le faîtage d’au moins cinquante centimètres. Dans le Cézallier elles peuvent largement dépasser cette hauteur. La souche comporte alors une succession de deux ou trois étages de larmiers. Pour toutes les maisons de Haute-Auvergne la cheminée reste un élément architectural d’identification régionale.
Hameau de Chazelou (Vèze)
Souches de cheminées couvertes
Le conduit de la souche de cheminée est parfois abrité grâce à une dalle en pierre sur pilier court ou par une tôle cintrée fixée par des pattes métalliques.
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Souches de cheminées surmontées d’un épi en pierre
L’épi qui se dresse sur la souche de la cheminée avait autrefois une fonction symbolique : éloigner le malheur, attirer la prospérité sur la maison.
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Types divers de cheminées dans le Cézallier
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Sur les maisons de maître du début du XXème siècle la brique à remplacé la pierre
La vallée de la Sianne conserve encore de nombreux témoins de cette pratique qui a concerné au fil des siècles tout type de bâti. La tradition du faîtage aurait été importée en Gaule par les Romains qui couronnaient le toit des villae par des motifs décoratifs. La tradition s’est conservée et développée à travers la période romane puis durant tout le Moyen-Age et a perduré jusqu’à nos jours.
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Les trois fonctions d’une crête de toit
Une crête de toit a toujours eu plusieurs fonctions : la principale c’est l’étanchéité du couronnement d’un comble à deux égouts. Elle avait aussi l’avantage d’alourdir le faîte du toit pour lui donner de la stabilité. Enfin, très tôt, la crête de toit a participé à la personnalisation de la couverture par une perspective décorative.
Les couvreurs associés à différents métiers ont donc placé des éléments décoratifs en pierre, en terre cuite, en métal. Ces crêtes de toit étaient pour la plupart ajourées offrant ainsi moins de prise au vent.
Crêtes en métal
Les crêtes en métal s’étalent encore généreusement sur de nombreuses toitures en ardoises des maisons bourgeoises construites à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème dans le centre de nos bourgs et gros hameaux d’Auvergne.
Les motifs se composent d’ornements réguliers terminés par des formes empruntées aux végétaux. Sur certaine couvertures, la crête est parfois en fonte.
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Crêtes en terre cuite
Dans les régions ou la tuile est utilisée,notamment le sud de la France et une partie de l’Auvergne, la crête de faîtière en terre cuite est venue rehausser astucieusement les toitures mêmes modestes.
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Sur les chaumières, crêtes de toit renforcées
Sur les toitures en chaume, les paysans formaient un large faîtage de boue dans lesquels ils piquaient des plantes pour maintenir la terre et l’empêcher de se dissoudre à la pluie. Mais le plus souvent on se contentait de renforcer l’épaisseur du chaume comme le montre des anciennes photographies dans la vallée de la Sianne (Cantal)
Pour bien isoler le faîtage des maisons et des bâtiments agricoles, les paysans s’accommodaient du renforcement de l’épaisseur du chaume puis en le fixant par des garlattes, des lattes de bois posées par-dessus le chaume pour le tenir contre le vent.
La grange de Colombine (Molèdes, Cantal) aujourd’hui disparue est le type même de toiture végétale dont le crête est particulièrement renforcée par une double épaisseur de chaume.
Le faîtage était parfois recouvert de terre dans laquelle on plantait des espèces végétales. En Auvergne c’était de la Joubarbe, qui était censée protéger de la foudre.
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Grange de Colombine (Molèdes) 1960, avec sa crête de chaume renforcée
A chevalet, à croupe, à la capucine, à fronton triangulaire, en outeau…les lucarnes font partie intégrante des toits en faible pente d’Auvergne. Généralement bien intégrées dans le bâti on a tendance à les oublier ces lucarnes qui sont pourtant l’une des parties les plus complexes de la maison rurale.
La fonction originelle de la lucarne était bien humble. Elle servait à engranger foin et céréales dans les combles. Elle était donc dotée d’une porte échancrée d’un jour pour l’aération.
Autrefois il n’y avait pas lieu qu’elles servent d’éclairage. C’est depuis le milieu du XXème siècle qu’on a commencé à rendre habitable les combles. Beaucoup de lucarnes sont devenues des fenêtres de toit.
Un type identifiable d’ouverture de toit
Une lucarne est une ouverture verticale placée en saillie sur la pente des toits en lauze, ardoise et tuile. La lucarne est composée d’une façade verticale, de deux cotés appelés joués et d’une couverture en croupe généralement à deux pans.
La lucarne à deux pans dite jacobine
La plus classique reste la lucarne à chevalet ou en bâtière qui accentue l’esthétisme des vieux toits en lauze mais aussi en ardoise. Car en fait, c’est une véritable petite maison en miniature accrochée à la couverture de l’édifice, avec son toit à double pente, ses murs, les jouées, sa porte en façade, son petit fronton en pierre ou en bois . C’est une lucarne-porte qui perce à la fois le toit et le haut du mur gouttereau.Ce type de lucarne à deux pans est représentatif du bâti rural cantalien.
La lucarne à croupe dite à la capucine
Version sophistiquée de la lucarne à chevalet. On reconnaît la lucarne à croupe ou à la capucine à l’ajout du petit pan de toit protégeant la façade des intempéries.
La lucarne-porte
La plus utile des lucarnes qui rendait les combles accessibles pour y entreposer le foin et les céréales. Elles descendent jusqu’au plancher du grenier et sont souvent équipées d’une poulie.
Dans le Cantal certaines lucarnes-portes sont directement au niveau du sol lorsque la maison est intégrée dans la pente.
La lucarne de façade.
Elle repose directement sur le mur gouttereau. Elle peut interrompre l’avant-toit
La lucarne de versant
Elle est posée sur le cours du versant d’un toit. Elle peut alors éclairer un deuxième étage de comble.
La lucarne-fenêtre
Très fréquent en Auvergne sur les maisons bourgeoise du début du XXème siècle et les fameuses toitures à la Mansard.
Lucarne pendante, dite meunière
Cette ouverture verticale est placée à l’aplomb de la façade et descend en dessous de la toiture. Généralement le toit à deux pans s’avance au moins de la longueur d’une ardoise de rive. Elle découle directement de la fonction agricole des combles. On la trouve sur des toitures lorsque le plancher du comble est situé très au-dessous du couronnement des murs gouttereaux pour gagner du volume dans le grenier. La gouttière est interrompue avec nécessité de créer une descente d’eaux pluviales sur l’un des côtés (ou les deux) de la lucarne.
La lucarne à la Mansart
Le comble brisé est aussi appelé comble à la Mansart, du nom du célèbre architecte François Mansart qui remis au goût du jour au 16ème siècle l’aménagement des combles pour en faire un étage d’habitation.
Cette toiture particulière que l’on retrouve principalement sur des maisons cossues dans les bourgs et les hameaux comporte de chaque coté deux pans d’inclinaison différente. Le terrasson, la partie supérieure, est à faible pente. C’est le brisis presque vertical en partie inférieure qui comprend des lucarnes à la Mansart assurant aux combles aménagés un très bon éclairage.
Ce type de comble supporte en général une couverture en ardoise, rarement en lauze.
Modeste outeau
L’outeau est une petite lucarne insérée judicieusement dans une toiture pour assurer l’aération ou l’éclairage des combles. L’outeau peut être de différentes formes selon les matériaux utilisés pour la couverture : plat, rectangulaire, notamment sur un toit en chaume, triangulaire pour les plus récents. Cette ouverture était très souvent couverte d’une seule lauze en Auvergne..
L’oeil de boeuf
L’oeil de boeuf est une lucarne de forme ovale ou circulaire, une sorte d’oeil. Cette ouverture très fréquente en Auvergne est pratiquée sur les façades et les toitures. Cette lucarne est généralement placée dans la partie supérieure du mur et le plus souvent dans les combles. Le but de cette ouverture est de laisser entrer la lumière et l’air.
OEil de boeuf en pierre de taille placé au centre d’un fronton triangulaire maçonné surmontant la toiture et chapeauté par une corniche quart de rond en pierre. L’ouverture possède un fer écorché (ou noeud de sorcière). Pour les habitants de la maison cette protection symbolique visait à dresser une barrière contre les forces du mal (mauvais génies, sorcières, dracs, diable).
Les épis de faîtage font partie de l’univers des toits et illustrent la diversité des matériaux et des savoir-faire. Ils protègent les charpentes, parent les toits. Fonctionnels et esthétiques, ils témoignent également d’une valeur symbolique forte ou tout simplement de l’identité du commanditaire. Beaucoup de toitures de maisons paysannes du Cézallier ont gardé leurs épis.
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L’épi de faîtage, appelé aussi poinçon est une pièce formée de plusieurs éléments dont la fonction à l’origine était de protéger la pointe d’un comble ou d’une charpente, la crête d’un toit, la pointe d’une tourelle. Au cours des siècles, notamment le 19ème, il est devenu prétexte à ornement.
L’épi comprend une partie inférieure ou embrase, une partie centrale et un couronnement. La partie basse de l’épi se prolonge sur les pans de couverture assurant ainsi l’étanchéité de la jonction des pans.
Tous les types de couvertures comportent des spécimens d’épis : lauze, tuile, ardoise, les modèles sont nombreux. Il suffit de lever les yeux dans les villages.
Dans les traditions rurales anciennes, le symbole général de l’épi était la croissance et la fertilité, la protection de la maison contre la foudre et l’éloignement des maléfices.
Sur les toits en lauze les épis de faîtages sont également en pierre. Trois type d’épis en pierre se trouvent sur les maisons paysannes du Cézallier : la pierre dréssée, la quille renversée, la croix épi.
La croix épi en pierre
La croix épi est l’un des grands thèmes traditionnels de protection en Auvergne. Très caractéristique de la maison rurale du Cantal, la croix en pierre ou en métal était avant tout considérée comme un signe fort pour écarter le danger et non pas comme on pourrait le croire d’emblée l’expression d’une foi affirmée des propriétaires de la maison.
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L’épi pierre dressée
L’épi de pierre très présent dans le Cantal est le plus frustre souvent à peine ébauché, bloc rocheux informe, il coiffe de nombreuses cheminées et pignons des maisons couvertes en lauze ou en chaume. Au pays de la pierre sèche, la pierre se rattache la croyance en la durée des choses.
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L’épi quille renversée.
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L’épi boule
Fréquent sur les toitures en lauze, l’épi taillé en boule est scellé à l’extrémité du toit ou bien orne la souche d’une cheminée. Il est également présent sur le faîtage en pierre taillée.
L’épi de faîtage en métal, fer, zinc ou fer blanc, plomb, n’est pas antérieur au 19ème siècle. Le socle de cet objet utilitaire comprend une pyramide tronquée ou un cube surmonté d’un balustre sur lequel repose pommeaux et bulbes côtelés. L’épi métallique termime uniquement les toitures en ardoise. Dans le Cézallier c’est le zinc qui est le matériau le plus utilisé en raison du climat montagnard.
L’usage fonctionnel de l’épi de faîtage s’est enrichit avec le temps d’une recherche esthétique qui a transformé parfois l’objet utilitaire en oeuvre d’art populaire aux multiples représentations selon les désirs des commanditaires, du savoir-faire des artisans, mais aussi grâce à l’industrialisation qui dès 1850 à proposé sur catalogue de nombreux modèles prédéfinis.
L’épi croix métallique
L’arrivée au 19ème siècle d’un nouveau matériau de couverture, l’ardoise de Corrèze n’a pas fait disparaître l’épi-croix. La croix métallique a remplacé la croix de pierre utilIsée sur les couvertures en lauze. La tradition s’est poursuivie. Les artisans du fer ont alors apporté l’ornementation aux croix de faîtage. L’épi croix qui succède à l’épi croix en pierre est typique du Cantal
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L’épi métallique floral
Courant au début du XXème siècle, l’épi floral se présente sous la forme d’un axe métallique d’où divergent des tiges garnies de fleurs stylisées, renflées et dentelées.
Les épis en forme de bouquet à hautes tiges sont systématiquement réalisées en métal. Avec l’épi floral, la toiture se termine en apothéose. Le bouquet de fleur aux calices ouverts ou fermés qui part de l’axe principal surgit du godron de forme ovoïde...comme pour rappeler la tradition des corporations du bâtiment qui marquait l’achèvement de la maison par la pose du bouquet final sur la charpente.
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Popularisée au 19ème siècle l’épi girouette en métal orne principalement les bâtisses bourgeoises du début du XXème siècle et s’est durant tout le 20ème siècle étendu à de nombreuses maisons paysannes du Cézallier..
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L’épi girouette fut très longtemps une marque de distinction et un privilège de la noblesse qui seule avait le droit d’en couronner les tourelles de ses châteaux et maisons-fortes. Il représentait le plus souvent un étendard. En 1791 un décret de la Révolution abolit ce droit seigneurial. Elle a depuis été adoptée pour les toitures de toutes les catégories sociales.
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La girouette enseigne
L’objet devenu populaire, la girouette assure parfois un rôle social et prend la forme d’une silhouette découpée en tôle ou en fer blanc ou zinc. Elle devient enseigne, indiquant la profession du commanditaire de la maison ou une activité particulière : un laboureur et son attelage, le chasseur et son chien, le berger et ses moutons, un oriflamme pour l’aristocrate...
L’épi rose des vent arbore toujours un axe pourvu d’une croix directionnelle indiquant les quatre points cardinaux. Généralement métallique, la girouette rose des vents est constituée d’un élément rotatif monté sur un axe vertical fixe. Sa fonction d’épi de protection d’un poinçon est étendue pour montrer la provenance du vent qui pousse l’arrière de la flèche jusqu’à ce qu’elle soit alignée parallèle au vent.
Beaucoup moins présent dans le Cantal que dans d’autres régions de France, l’épi en terre cuite reprend souvent la forme du poinçon ou épi tronconique à bulbe, forme la plus classique des épis en terre cuite. Il est généralement constitué d’une base, d’un globe ovoïde et d’un couronnement en pointe. Ce type d’épi se trouve sur les toitures en tuile mais aussi parfois sur des toitures en ardoise.
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L’épi, symbole de fertilité semble sur cette toiture assurer pleinement la symbolique
La barre à neige
En pays de montagne, de nombreuses maisons de village possèdent des barres à neige en bois ou en métal fixées sur toute la longueur de la toiture ou parfois uniquement au dessus de la porte d’entrée de la maison.. Elles sont destinées à retenir la neige qui, fondant par-dessous, risque de tomber en gros paquets sur le sol.
Les plus anciennes sont en planches ou fût de sapin et sont tenues par des crochets renforcés.
Depuis le début du XXème siècle le métal remplace fréquemment le bois.
Le crochet de service
Situé sur la surface d’un toit en pente, le crochet de service est un ancrage permanent pour sécuriser les interventions d’entretien.
L’étanchéité autour du crochet est assurée par une ardoise en plomb ou en zinc. Il est peu fiable et inesthétique. Pour assurer une circulation sur le toit en pente, les crochets de services sont installés sur une ligne de sécurité en haut du rampant, généralement tous les deux mètres. Le couvreur devait pouvoir passer d’un ancrage à l’autre sans se décrocher. Il pouvait aussi servir au maintien d’une échelle plate.
La chaîne de toit
On remarque encore sur un certain nombre de maisons d’habitation ou de vastes granges une longue chaîne souvent rouillée filant depuis le faîtage jusqu’à la rive du toit et qui se termine par une poignée.
Laissée là en permanence, elle avait pour fonction de permettre un accès rapide sur la toiture pour une réparation urgente ou un entretien. Cette chaîne de toit et son fixage subissant toutes les intempéries pouvaient très vite devenir dangereuse. Peu utilisé ce système est toujours apparent sur certaines toitures en ardoise des bourgs et des hameaux.
PATRIMOINE
L’eau
Les moulins de la vallée de la Sianne
Les passerelles primitives sur la Sianne
Les moulins de communautés villageoises
Le pays
Les Activités
L’estive sur le Cézallier Cantalien
Vie agricole : le temps des moissons (3)
L’usage du feu dans la maison traditionnelle
Le Bâti
Les symboles sur le bâti ancien
Les petits bâtiments d’élevage
Les toitures du Cézallier cantalien